Ce n'est pas vraiment une présentation, mais je n'ai pas trouvé où mettre le sujet. On dira donc que c'est la présentation de la rénovation de la moto de Claire déjà présentée.
Si le sujet n'est pas à la bonne place le modérateur pourra le déplacer.
En principe vous connaissez l'ER-5 de Claire, qui a été présentée comme il se doit dans la section présentation.
Ainsi qu'il a été indiqué dans cette dernière section, la malheureuse machine n'était pas dans un état très brillant au moment de son achat, il y a bientôt 2 ans.
Vous avez également pu voir deux sujets sur le nettoyage très efficace des roues très encrassées, au moyen de polish + laine de fer 000 et sur le démontage pour rénovation des amortisseurs avec cache en plastique.
Après avoir également rénové les tubes de fourches et les écopes de radiateur avec un produit de rénovation de l'aluminium, + papier à poncer de carrossier + ponceuse et disque de polissage en tissu de fabrication maison, la petite machine avait déjà un air un peu moins souillon.
Mais il restait encore beaucoup de problèmes de peinture et de piqures de rouille sur tout ce qui a été exposé aux projections salées de la route.
La photo N°1 montre l'ER-5 avant sa rénovation.

Photo 1
Sur cette photo on ne peut pas se rendre compte de l'état de la machine. On voit un peu mieux sur les photos de détail de la section présentation.
Cet automne un événement a décidé de concrétiser la rénovation plus complète qui était alors envisagée.
Aux vacances de la Toussaint, en ramenant sa moto de Vierzon où elle était en stage, Claire a eu un petit accident sans gravité, mais qui l'a marquée sur le coup.
L'ER-5 a eu quelques éraflures supplémentaires et un tout petit peu de casse. Claire un peu choquée a déclaré que la saison moto était terminée pour cette année.
J'ai donc décidé de conjurer ce mauvais moment en profitant de la période hivernale sans utilisation pour faire la rénovation que je souhaitais. C'est aussi un moyen de redonner envie à Claire de recommencer une saison avec une moto plus belle.
Que s'est-il passé à la Toussaint ? Un accident tout bête. Claire a dépassé un poids lourd à l'arrêt à un feu rouge, et s'est elle même arrêtée devant le poids lourd, décalée sur la gauche de ce dernier. En démarrant elle a calé, et le poids lourd, dont le chauffeur a déclaré ne pas l'avoir vue, a démarré et a frotté le silencieux d'échappement. Ce qui a été suffisant pour déséquilibrer Claire et la faire tomber. Heureusement, dans sa chute Claire a passé sa jambe droite par dessus la moto, et le camion ne l'a pas touchée.
L'ER-5 s'est retrouvée avec quelques éraflures supplémentaires, comme dit précédemment, le clignoteur avant gauche et la poignée d'embrayage cassés, en plus d'une grosse trace de peinture du poids lourd sur le silencieux d'échappement.
Bien que le chauffeur du poids lourd se soit montré bienveillant et qu'un automobiliste se soit arrêté en indiquant qu'il voulait bien être témoin pour témoigner de la responsabilité du poids lourd, Claire n'a pas voulu faire de constat d'accident, n'ayant pas bien évalué les dégâts, pensant qu'ils étaient de peu d'importance, et ne connaissant pas bien l'utilité du constat amiable d'accident.
Dommage, l'assurance aurait pu prendre en charge quelques réparations. Mais l'important est que Claire n'ait pas été blessée.
Avant de présenter la rénovation, quelques mots pour dire qu'elle ne s'est pas passée comme prévu initialement. Il y a eu plusieurs mauvaises surprises.
Evidemment le démontage a été l'occasion de contrôler l'état des parties cachées et de faire une révision du moteur, comme le réglage du jeu aux soupapes. Les premières mauvaises surprises sont déjà venues de ces contrôles. Mais après tout rien de vraiment anormal sur ce type de machine, qui a ses défauts chroniques (arbres à cames).
Ensuite nous verrons plus loin la très mauvaise surprise relative à la couleur de la peinture du cadre.
Enfin la rénovation de la peinture de carrosserie, réservoir et garde-boue avant notamment, n'a pas été réalisée, bien que ces éléments en aient assez sérieusement besoin. Mais les beaux jours revenant j'ai préféré rendre sa moto à Claire, en remettant ces travaux de carrosserie à l'hiver prochain, si les conditions sont favorables pour les réaliser.
Aller, on commence la rénovation :
J'ai pris une grande quantité de photos, en particulier pour retrouver comment remonter exactement comme d'origine les câbles, durites, etc.
Ne sont présentées ci-après qu'une sélection de ces photos.

Photo 2
Photo N° 2, démontage de la colonne de direction. C'est le début, et déjà une mauvaise surprise. Les portées des deux roulements sont marquées. Le guidon, libre de toute contrainte, fourche démontée, tourne avec des « crans ».
Conséquence : remplacement des roulements à billes par des roulements à rouleaux.

Photo 3
Photo N° 3 : Sur les photos on va vite. Le démontage est déjà bien avancé. Rien de spécial jusque-là, par rapport à la photo N°2.

Photo 4
Photo N° 4 : Le bras oscillant est démonté. Deuxième mauvaise surprise, mais ce n'en est pas vraiment une, l'entretoise qui sert de piste intérieure des aiguilles des roulements est également marquée par ces aiguilles. Les marques sont légères, mais les roulements n'acceptent normalement aucun défaut. L'entretoise sera remplacée.

Photo 5
Photo N° 5 : ça y est, le cadre est prêt pour le sablage avant peinture. Comme il est prévu une peinture en poudre cuite (vraiment très dure), on remarquera les vis de protection des filetages, ainsi que la protection du tube de colonne de direction (grosses rondelles + tige filetée + écrous).

Photo 6
Photo N° 6 : Zoom sur le moteur. Pas terrible la peinture, mais il ne sera fait que le minimum, car il n'est pas prévu de démonter entièrement le moteur uniquement pour le repeindre.

Photo 7
Photo N° 7 : Couvercle de culasse enlevé pour le réglage des jeux aux soupapes

Photo 8

Photo 9

Photo 10
Photos N° 8, 9 et 10 : Un tir groupé de photos sur la troisième mauvaise surprise au moment de régler les jeux aux soupapes. Les cames et les basculeurs présentent de belles traces d'enlèvement de matière (ça doit être parfaitement lisse et non usé, afin qu'il y ait en permanence un film d'huile entre les cames et les basculeurs).
Pièces portées chez le concessionnaire Kawasaki : « Ce n'est pas normal, mais c'est courant pour Kawasaki , ce n'est pas la qualité HXXXA »dit le mécanicien chez le concessionnaire. « Le remplacement est trop cher (prix des pièces : plus de 800 €), on laisse comme ça pour toutes les motos qui passent à la concession, et même la mienne (celle du mécano) est pire ».
Je n'avais vraiment pas envie de laisser comme ça. Il y avait quand même un risque de dégradation importante rapidement, malgré l'affirmation du concessionnaire que ce problème n'empêchera pas la moto de parcourir encore plusieurs dizaines de milliers de kilomètres.
J'ai cherché une solution de réparation. Et j'ai trouvé, non sans difficulté.
On trouve aisément sur internet deux réparateurs (rectification d'arbres à cames). Mais ils sont loin (frais de port). L'un est très cher (environ 50 % du prix neuf). L'autre, après renseignement téléphonique, ne refait pas de traitement de surface. (Techniquement obligatoire, et réalisé d'origine par tous les constructeurs). Même si cette seconde solution est bien moins chère que la première, c'est autant jeter son argent par la fenêtre. Un conseil à ceux qui voudraient faire rectifier leurs arbres à cames, demandez bien si un traitement de surface approprié après rectification est réalisé (le mieux c'est une nitruration ionique, qui durcit la surface en déformant très très peu les pièces rectifiées).
Le troisième rectificateur d'arbres à cames est très difficilement trouvable sur internet, et ne peut pas être trouvé par un autre moyen. C'est un atelier près de St Etienne qui ne travaille que pour des professionnels, qui ne fait strictement aucune publicité, et qui n'est pas dans les annuaires.
J'ai fait rectifier les arbres à cames par cet atelier, avec une nitruration ionique, le tout à un prix très intéressant que je ne suis pas autorisé à communiquer. Aujourd'hui la moto fonctionne parfaitement avec les arbres à cames rectifiés.
Le moteur ne sera pas plus démonté, aucun signe de fatigue ni de problème n'ayant été constaté jusqu'alors.
La chaine de distribution ne présentait aucun signe d'usure (selon la méthode d'évaluation de son usure donnée dans la Revue Technique).
Les portées des arbres à cames, de la culasse et de son couvercle ne présentaient aucune trace. Signe que le moteur n'a pas été sollicité outre mesure, et qu'il n'y a pas eu de manque de lubrification.
Après les roulements de la colonne de direction et l'entretoise d'axe de bras oscillant, ce sera tout pour la mécanique.
Le restant des travaux sera d'ordre esthétiques et corrosion.

Photo 11
Photo N° 11, Un « bon point » à celui ou celle qui trouve le rapport avec l'ER-5 sans lire la suite.
Je donne la solution. Sur un dauphin de descente d'eau pluviale est placée la tôle inox du silencieux d'échappement.
Pourquoi ?
Si vous allez dans la section présentation vous verrez que cette tôle était rayée, probablement suite à une chute, et qu'en plus elle avait une bosse.
L'opération ici consiste à enlever la bosse et à supprimer les rayures.
Détail de l'opération :
1) Meuler soigneusement les points de soudure d'assemblage de la tôle inox sur le silencieux
2) Séparer la tôle inox du silencieux
3) Par l'intérieur de la tôle, repousser les bosses, avec un marteau à bords arrondis et en plaçant le coté extérieur de la tôle sur une enclume (ou un morceau de bois dur bien plat, ...)
4) Ensuite il faut poncer de plus en plus fin pour supprimer les défauts (petites irrégularités qui restent après débosselage avec le marteau) et les rayures.
5) Pour poncer, c'est beaucoup trop long et irrégulier à la main. On prend donc une ponceuse à bande.
6) On place la tôle sur une pièce cylindrique d'environ même diamètre que celui de la tôle. Choisir cette pièce cylindrique pour qu'elle soit stable durant le ponçage (ici le dauphin en fonte- voir la photo N°11- Le dauphin est parfait pour cette opération, car il est lourd et son coude l'empêche de tourner sur lui-même).
7) On ponce en commençant par le plus gros grain, puis en diminuant progressivement la taille des grains du papier à poncer. Faire attention à déplacer la ponceuse régulièrement pour que le ponçage soit égal partout. Ne pas rester trop longtemps au même endroit, car sinon la tôle se colore sous l'effet de son échauffement. Les traces d'échauffement sont assez difficiles à enlever.

J'ai manqué de patience en allant trop vite pour la deuxième phase de ponçage avec le disque, de telle sorte qu'avec le grain le plus fin, qui donne un aspect poli brillant, des traces de ponçage avec les grains plus gros ressortaient visuellement.
9) Pour effacer ces dernières traces j'ai donc terminé en passant la tôle sur un touret équipé d'une brosse métallique fine, ce qui a eu pour effet de la dépolir légèrement, et d'effacer visuellement les traces laissées par les grains avant le ponçage final.
10) Percer la tôle pour la refixer sur le silencieux avec des rivets (rivets en inox, ils sont plus solides que les aluminiums).
11) Percer le silencieux en appliquant soigneusement la tôle inox.
Note : il vaut mieux effectuer les perçages 10) et 11) avant le polissage final de la tôle, au cas où elle serait rayée durant la réalisation de ces perçages.
12) Peindre l'échappement si nécessaire.
13) Riveter la tôle inox sur le silencieux. (attention, les rivets inox demandent un effort important d'actionnement de la pince à rivets, qui peut provoquer un rebond de la tête de la pince sur la tôle, et marquer ainsi la tôle, réduisant presque à néant tous les efforts faits pour enlever les défauts de la tôle. Il est donc recommandé de protéger la tôle avec un carton assez épais, dans lequel on aura pratiqué un trou un tout petit peu plus grand que le diamètre de la tête de la pince à rivets).

Photo 12
Photo N° 12, peinture de l'échappement, avec une peinture en bombe résistante jusqu'à 500 °.
Cette peinture semble efficace pour l'échappement.
Au redémarrage de la moto elle a senti une odeur de chaud, et a dégagé une fumée assez abondante. Au lieu de laisser le moteur en marche, celui-ci a été arrêté, jusqu'au refroidissement complet de l'échappement. Au second démarrage il n'y a plus eu ni odeur ni fumée, et la peinture ne s'est pas détériorée.
Après utilisation normale de la moto (400 km), R.A.S.
Je ne peux pas recommander la peinture utilisée, car je serais incapable de dire où la trouver.
C'est une marque professionnelle récupérée il y a plusieurs années là où je travaille, introuvable dans le commerce.

Photo 13
Photo N°13, cadre repeint après sablage, avec une peinture en poudre cuite au four (peinture type epoxy)
Encore une mauvaise surprise. Pas concernant la qualité du travail, qui est vraiment excellente. Le cadre a été sablé et peint dans la même journée afin d'éviter tout début d'oxydation. La peinture a été très bien appliquée. Elle est à la fois épaisse avec un belle état de surface. Le cadre et les pièces peintes avec ce dernier : les platines des reposes pieds, le bras oscillant, le T inférieur de fourche, étaient soigneusement placées sur une palette après la réalisation de la peinture, et chacune des pièces était soigneusement emballée dans un film plastique en mousse.
Franchement c'est du beau travail.
La mauvaise surprise vient de la couleur.
La moto étant bleue nuit (presque noire) avec le cadre noir, les éléments de carrosserie n'étaient pas mis en valeur. L'idée était de repeindre le cadre en un classique gris aluminium. Il existe un nuancier de référence des peintures. Il s'agit du nuancier RAL. Dans ce nuancier il y a deux gris aluminiums, un clair et un un peu plus foncé. J'ai demandé la couleur gris aluminium clair RAL 9006. Deux sociétés d'application de peintures en poudre m'ont fait un devis pour cette couleur. Et le résultat est celui de la photo, c'est à dire un gris qui n'est pas « aluminium ». Et pourtant c'est bien le gris aluminium RAL 9006, exactement comme les échantillons de référence du fournisseur de peinture et d'autres fournisseurs de peinture.
L'explication, c'est qu'il n'est pas possible d'avoir un effet aluminium avec une peinture en poudre et que la couleur équivalente pour ces peintures est la couleur de la photo.
Ça a été une grosse déception.
J'ai mis quelques jours avant de me décider à remonter la moto sans refaire faire la peinture.
De toute façon pour un gris aluminium ce n'aurait pas été une peinture en poudre. Et pour une peinture en poudre il aurait fallu choisir une autre couleur (un gris plus foncé ?) en espérant que cette dernière s'accorde avec le bleu nuit.

Photo 14
Photo N°14, le moteur est remis dans le cadre

Photo 15
Photo N° 15, béquille centrale, colonne de direction, bras oscillant, suspensions et roues remontés. Claire dit « ça y est, je peux rouler » (dans une descente).
Et moi je dis « ça commence à ressembler à une moto. Elle tient sur sa béquille et ses roues »

Photo 16
Photo N° 16, ça avance, le remontage est bien avancé.

Photo 17
Photo N° 17, détail de la partie arrière. C'est beaucoup mieux qu'avant. Tout est bien propre. Il n'y a plus de rouille partout.

Photo 18
Photo N° 18, Vitres de compteur bien nettoyées, coque intérieure de compteur recollée (une fixation cassée).

Photo 19
Photo N° 19, on a l'impression de régresser. Jusque-là chaque pièce remontée a été rénovée, ou à minima a été soigneusement nettoyée.
Et là les éléments de carrosserie sont remontés dans leur état avant rénovation. (Voir l'explication au début de la présentation de la rénovation).

Photo 20
Photo N° 20, sortie de l'atelier. A part la couleur du cadre (trop facile), je laisse les experts jouer au jeu des 7 erreurs, ou plutôt des 7 différences par rapport à l'origine.
En fait il n'y a pas 7 différences, mais 6, je crois, dont une très difficile à voir sur cette photo.

Photo 21
Photo N° 21, pour la 6ième différence par rapport à l'origine, je donne un indice. On la voit très bien sur cette photo.

Photo 22
Photo N° 22, gros plan sur le coté gauche du moteur

Photo 23
Photo N° 23, l'autre coté du moteur (je fatigue. Je ne trouve plus rien d'intéressant à dire).
Ah si ! On remarquera l'extension de garde-boue avant. Les alvéoles en bas du radiateur étaient peines de goudron, et elles étaient toutes tordues par les impacts de gravillons. J'ai donc décidé d'ajouter l'extension de garde-boue, en espérant que ça protégera le bas du radiateur des projections.
Il faut dire que ce n'est pas une sinécure de détordre presque toutes les alvéoles du radiateur et d'enlever la boue et le goudron qui les colmataient. On n'a pas envie que ça recommence à la première sortie.
Certains trouveront certainement que l'extension de garde-boue ce n'est pas beau, mais là c'est l'efficacité qui prime.

Photo 24
Photo 24, humm, on voit bien la bosse en bas du réservoir. Il faudra vraiment revoir ça aussi.

Photo 25
Photo 25, les coques de compteurs brillent suffisamment pour que sur cette photo on ne voit pas la rayure faite lors de la dernière chute.

Photo 26, je n'avais plus que du gris clair pour repeindre le centre du disque de frein, dont la peinture était également bien rayée.
Pour finir, à part la peinture de carrosserie, les détails qui restent sont :
- Cercle chromé droit de compteur rayé sur le bord
- Cerclage chromé de phare, quand même bien rappé (chute) coté droit.
- Roues abimées (bord de la roue avant, et un bâton de la roue arrière [la chaine a sauté ?])
Ça serait intéressant de trouver les cercles chromés en occasion pas cher.
Il faudrait également trouver un porte bagage, si possible qui puisse supporter des sacoches latérales, afin que Claire puisse voyager avec sa moto, et au moins aller avec quelques bagages à l'école et à ses stages où elle passe une ou plusieurs semaines sans revenir chez ses parents.
J'ai cherché un porte bagage sur internet en occasion, et même en neuf chez les accessoiristes, et je n'ai encore rien trouvé.
Si quelqu'un a des pistes pour les quelques pièces cherchées (en occasion de préférence) je suis intéressé.
Sincèrement.